Pour produire des couteaux de qualité, chaque collaboration est engagée dans un esprit d’amitié, de passion et surtout de respect mutuel.
« Je suis venu à la coutellerie indirectement après m’être intéressé à la fabrication des armes à feu. Mon père était un excellent bricoleur et m’a donné l’envie de travailler de mes mains. La pratique de la chasse n’y était pas étrangère non plus. Le couteau m’a toujours plus au point de vue de l’objet esthétique et pratique mais je me suis vite passionné par la fabrication elle-même.
Après un BTS en fabrication mécanique, j’ai passé un CAP coutelier-ciselier à Nogent, où j’ai obtenu le titre de meilleur apprenti de France en coutellerie. Dans le cadre de cette formation, j’ai fait un stage chez Jean Tanazacq, Eloi Pernet (avec Pascal Hémonnot comme chef d’atelier), ainsi que chez Mongin.
Ensuite, CAP armurier à St Etienne et troisième prix national au concours de la SEMA (Société d’Encouragement aux Métiers d’Art) tous métiers confondus avec la fabrication d’une carabine double express.
Enfin après le service national, je me suis installé à mon compte en novembre 1993.
Habituellement, je travaille l’acier XC100 ou le 14C28N par enlèvement de matière, et la matière que je préfère au niveau des manches est le bois de cerf. Je travaille également la corne, le bois, l’ivoire de mammouth et les synthétiques (G10, micarta, paperstone, FDC). J’aime bien réaliser des patines ou des vieillissements sur les mitres pour certains modèles.
Mon outillage est assez sommaire : martinet et forge à charbon, fraiseuse, backstand, banc de polissage, trois perceuses, scie à ruban, four de trempe, et beaucoup de limes… Le travail à l’établi est dominant, mon apprentissage en armurerie en est à l’origine.
Pour le style, je ne crois pas que ce soit quelque chose d’acquis mais d’inné, contrairement au design, qui s’apprend. Mon inspiration vient des couteaux pliants traditionnels -américains et français- que je redessine à ma sauce. Le style provient de la façon dont on voit l’objet fini et du process de fabrication. J’ai souvent entendu dire que le « style Gaillard » se voit de loin. C’est plutôt flatteur pour moi qui ne cherche pas à avoir un style particulier mais qui fabrique des couteaux comme je l’entend. Il se trouve que le résultat suit un fil conducteur d’un modèle à l’autre.
Le couteau symbolise une sorte de liberté et c’est son utilisation en milieu naturel qui me plait le plus mais je suis conscient que la clientèle est essentiellement urbaine, donc ce sont les couteaux pliants qui sont majoritaires dans ma production.
L’important est de se faire plaisir à l’atelier, de faire plaisir aux clients… et de s’en sortir financièrement. »
Laurent Gaillard
Laurent Gaillard
Le Canif de Laurent Gaillard, prototype custom de la collaboration
-photo non contractuelle-
Chaque couteau est livré avec un étui en cuir de veau, réalisé artisanalement en France.
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